Autrefois, il y avait cinq quartiers à Taourirt. L’espace vital étant devenu trop petit, on acheta un terrain que l’on appela Ouaghzen. Les gens de ce village construisirent donc à l’écart, ce qui ne fit pas plaisir à Taourirt : la jalousie se mit entre eux.

Les personnages influents de Ouaghzen vinrent  s’en plaindre à Sidi Lhadi, en disant :

  • Seigneur, les gens de Taourirt nous détestent et nous jalousent : dans nos difficultés, ils se refusent à nous aider.
  • Il leur répondit :
  • Allez ; je vous bénis dans vos entreprises : si vous avez quelque difficulté, c’est mon ancêtre qui vous viendra lui même en aide.

Lorsque les habitants de Ouaghzen voulurent bâtir leur tajmât, ils allèrent trouver Sidi Lhadi et lui dirent :

  • Nous voulons bâtir notre tajmât : où la mettre ?
  • Il plaça une dalle qui fût la première pierre et dit :
  • Bâtissez maintenant votre tajmât.

Quand les habitants de Ouaghzen faisaient une immolation collective, ils offraient toujours une part de viande à Sidi Lhadi.

Un jour, Sidi Lhadi voulut éprouver leur fidélité : il se transforma en chat. Il se précipita sur un morceau de viande qu’il emporta. Personne ne le frappa. Il recommença une deuxième fois et s’empara d’un nouveau morceau. On le laissa faire : Donnez-en encore au chat, dit-en même, qu’il mange à sa faim.

Je vous bénis dans vos distributions de viande : si vous immolez quatre mouons, ce sera comme si vous aviez immolé quatre bœufs !